Entre quelques épisodes pluvieux, relativement froids et maussades, apparaissent des jours radieux et envoûtants de douceur. Cette fine transition entre l’hiver et la renaissance du printemps, le jardinier la connaît bien ! On dit joliment que « la terre fleurit » ! En réalité, cela se traduit par une exaltation des sens … Des odeurs renaissent, comme celle de l’humus et de l’herbe fraîche, celles des premières floraisons intenses en phéromones, aux parfums délicats et enivrants ! Des sons timides trahissent le retour de la belle saison, celui des pollinisateurs précoces et des oiseaux qui jalonnent le paysage sonore des jardins.
C’est aussi l’heure des premiers rayons « agressifs » du soleil sur notre peau restée cachée durant l’hiver ! Bref, ce n’est pas pour rien que le printemps a suscité chez nombre de poètes et écrivains des élans de renaissance, de joie, d’exaltation ! Marc Lévy dit de lui : « Avez-vous contemplé la nature lorsqu’elle renaît au printemps, monsieur ? On en viendrait à douter que l’hiver ait jamais existé … ». Ce renouveau, cette débâcle s’illustrent notamment par la floraison de celles que l’on nomme les « fleurs printanières ».
Parmi les plus connues et de celles qui marquent de manière certaine le passage de l’hiver au printemps : les Perce-neige (les plus précoces), puis les Primevères, le Muscari, les Jonquilles et Narcisses, les Violettes et leur parfum délicieux, les Jacinthes, les Forsythias, Mahonias et Tulipiers de Virginie, les Lamiers sauvages, …
La sélection naturelle qui, on le sait, recèle des secrets d’ingénierie, a doté ses fleurs printanières de couleurs vives et de parfums prononcés pour qu’elles puissent plus aisément attirer les premiers pollinisateurs. Ce faisant, elles comblent nos yeux et nos sinus !